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MÉMOIRE ADRESSÉ AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Monsieur Jacques Chirac, Printemps 2003

RÉFLEXIONS ET PROPOSITIONS 

POUR LA PRÉVENTION ET LA RÉPRESSION DE LA PÉDOPHILIE

 

DE 

PIERRE-CHARLES AUBRIT SAINT POL

  

Le sujet traité est particulièrement chargé d’affectivité et de souffrances, c’est pour cette raison qu’il doit être approché avec méthode et recul, car avant toute chose il convient d’avoir en tête qu’il s’agit de la dignité de l’homme, de la personne humaine dans ce qu’elle a de plus sacré, de plus intime.

 

Le problème de la pédophilie ne peut être abordé comme un simple délit ou crime, ni comme un problème médical, pas plus qu’il ne doit concerner que le collège de spécialistes et encore moins exclure du débat les familles des victimes qui sont, malgré les associations, sous représentées, quand elles ne sont pas rejetées sur des critères idéologiques.

 

       La pédophilie est un défit qui nous oblige à repenser la morale de l’homme et de sa société, la morale de la vie. Il convient toutefois de considérer la morale en général non comme une fin en soi, mais comme un outil nécessaire pour se guider dans nos relations et nous maintenir dans le respect que nous devons à nous-même. Ce n’est en fait rien d’autre qu’une béquille.

 

Une évidence s’impose : le problème de la pédophilie doit être posé dans une réflexion d’ensemble sur la société et la morale sans laquelle l’homme ne peut assurer son respect et sa dignité.

 

C’est pour cette raison que je propose la constitution d’un comité constitué certes des spécialistes, mais aussi de politiques, de religieux et des familles des victimes ainsi que de juristes.

 

Ce comité devrait porter sa réflexion sur la réforme des différents corps policiers et juridiques chargés de la répression et de la prévention.

 

Je suggère que l’étude d’un délit avéré, qui reste de la seule compétence du juge d’instruction et du parquet, soit assumée par une brigade spéciale comme il en existe pour les délits financiers, mais qu’en plus, il lui soit adjoint une représentation d’aide aux victimes de façon à ce que celles-ci soient immédiatement prises en charge et surtout pas délaissées et livrées à leur désespoir.

 

Je pense également qu’il convient de réviser les dispositions de procédures pour que l’on puisse exiger, sans possibilité de se récuser, le témoignage des personnes citées par la partie plaignante. Que le juge puisse avoir le pouvoir d’ordonner aux forces de police ou de gendarmerie une contrainte par corps si nécessaire.

 

Que le présumé coupable, une fois les aveux obtenus, et quelque soit la gravité de la faute dans sa forme, soit mis en prison préventive durant toute la durée de l’instruction afin d’éviter que lui et son entourage puisse orchestrer une campagne de diffamation contre la victime et sa famille.

 

Je crois également nécessaire d’aggraver les peines encourues contre toute personne faisant un faux témoignage, dans un sens ou dans l’autre. ( Cette disposition devant être signifiée à toute personne interrogée. )

 

Je crois également nécessaire d’aggraver les sanctions de dédommagement financier.

 

Je crois urgent de requalifier les agressions sexuelles non plus en délit mais bien en crime, car même s’il y a une sensible différence entre un attouchement et un viol, un viol suivi d’un crime de sang, les conséquences douloureuses d’un délit ou d’un crime de cette nature sont les mêmes. C’est un traumatise grave tant pour la victime que pour la famille, un traumatisme identique.

 

Je crois nécessaire d’aborder ce fléau différemment si le coupable est un malade ou un pervers, la responsabilité n’est pas la même quel que soit le crime et délit.

Il conviendrait d’ordonner, systématiquement le huis-clos, y comprit pour le tribunal dans tous les cas de pédophilie. Cette disposition pourrait favoriser la satisfaction qu’éprouvent les victimes et leur famille de parler. Les audiences de justice doivent devenir des lieux privilégiés de la parole. Il faut garder à l’esprit que la pédophilie n’est en rien un crime ou un délit banale. De l’enquête au jugement il faut une attention particulière, la période durant laquelle la justice siège est un temps privilégié qui contribuera pour 80% au rétablissement des victimes. C’est un lieu et un moment qui doit permettre à la victime de se retrouver, de se sentir réellement reconnue dans sa vérité et restituée dans l’honneur de la société des hommes.

 

Je pense, qu’il serait également judicieux de retenir la proposition du Souverain Pontife Romain, Jean-Paul II, qui propose de requalifier les agressions pédophiles en crime contre l’humanité afin que leurs auteurs ne puissent échapper à aucune juridiction, ni être épargnés par la notion de prescription ce qui permettrait au juge d’instruction d’instruire en amont surtout pour des faits présumés antérieurs et qu’ils puissent être jugés dans le pays de leur méfait.  

(Cette réforme requière une réflexion qui pourrait être portée par un comité européen constitué des membres de même qualité que le comité national.)

 

Dans cet esprit, il serait judicieux que ce comité puisse avoir accès aux statistiques à compter de 1980.

 

 

 

Je crois également important de porter la réflexion sur la presse qui trop souvent traite ce genre de délit avec une indécence que l’on peut qualifier de voyeurisme et de pornographie.

 ( Les coupables comme les victimes et leur famille doivent être respectées ainsi que l’entourage géographique. Ce délit ou crime ne peut être traité comme les autres, sa nature est à ce point liée au mystère de la vie et de la dignité de la personne qu’il convient de contraindre la presse d’agir avec non seulement le respect que l’on doit même et surtout aux coupables comme aux victimes, mais aussi avec compassion. Ce fléau ne peut être un sujet, un article de consommation.

Il faut donc interdire la citation géographique du délit et la diffusion des images des personnes concernées à moins qu’elles ne le souhaitent explicitement. Et ce, quelle que soit l’atrocité du crime ou délit. )

 

Je crois que le législateur a dans sa charge la responsabilité de demander aux responsables de la presse, la rédaction d’un code de déontologie afin que celle-ci puisse légitimement sanctionner des dérapages regrettables, tel la saisie d’un drame de cette nature pour en faire une arme idéologique, comme nous avons pu le constater dans certains cas.

Si la liberté de la presse est un droit légitime et nécessaire à toute démocratie, il n’en demeure pas moins que ce droit est limité par des impératifs de respect de la personne et des impératifs moraux incontournables. Ce respect est indicateur de la qualité de cette liberté. Tout ne peut être permis.

 

Je crois également nécessaire de disposer de personnel réellement compétent dans les lieux scolaires afin que les victimes puissent être aidées dans leur scolarité avec un réel souci de compassion et de discrétion.

Que des dispositions soient prises pour que ces enfants puissent être déplacés dans un autre établissement scolaire délivrés des exigences administratives inadaptées pour ces cas précis.

 

 

Enfin, la nécessité requière un grand effort de prévention. Cet effort, si comme il se doit, doit être initié par le pouvoir central, il convient de porter l’effort sur les associations, les centres d’éducation et d’enseignement. Il doit être porter sur le terrain de proximité et certainement pas sur un plan national comme ce fut le cas récemment.

( Cette campagne avait pour souci premier de faire oublier qu’en son temps, une certaine élite de gauche déclarait qu’il était beau et convenable de jouer avec les enfants, qu’il n’y avait plus d’interdit. Les réalisateurs se firent beaucoup plaisir à grands frais et montrèrent par leur scène comment on devait s’y prendre pour abuser d’un enfant. Cette campagne a été pervertie, mais sur le principe même d’une campagne de prévention à l’échelle nationale sa portée est minime, il vaut beaucoup mieux une campagne de prévention de terrain et de proximité. Elle est moins onéreuse et plus efficace.)

 

Je crois également que dans le cadre de la prévention, il serait souhaitable que des filmes policiers ou autres mais introduisant le thème du viol soient indiqués et diffusés sur les chaînes de télévision à des heures tardives, car les images ont toujours un impact suggestif chez des esprits fragiles. C’est à la charge du législateur de prévenir par tous les procédés légitimes les délits et crimes. La justice a aussi pour charge et mission la prévention.

 

 Conclusion 

L’enfant est l’avenir d’une nation, d’une civilisation. L’enfant est une promesse de sourire…

 

Aucun pouvoir ne peut se distraire de ses responsabilités, il a la charge et la mission d’aider à l’épanouissement de l’enfant, comme il a la charge et la mission d’aider les parents à élever leurs enfants.

Aucun gouvernement ne peut se dispenser d’initier une politique familiale de telle manière que celle-ci permette à la famille de retrouver son rôle de premier pilier de la société. Il faut donc, dans la réflexion spécifique qu’est le fléau de la pédophilie, envisager une réflexion élargie à la famille et décider d’une politique familiale audacieuse. On ne peut reprocher aux parents de ne pas savoir s’occuper de leurs enfants et en même temps ignorer la nécessaire politique familiale.

Les drames de la délinquance juvénile seraient moins graves et moins nombreux si on décidait une réelle politique familiale permettant à l’un des parents de rester au foyer. Le payement d’une allocation au niveau du SMIG reviendrait moins cher à la collectivité que toutes les dispositions préventives inefficaces et répressives toutes aussi inefficaces dans le long terme.

Un enfant a pour milieux naturel d’éducation et de formation la cellule familiale, il faut la favoriser financièrement et la protéger juridiquement.

 

Le révélateur de la qualité d’une nation, d’une civilisation et sa capacité à aider au respect de l’enfant comme du vieillard. Nous avons un défit à relever voulons-nous nous en rendre capables ? Le devenir de notre civilisation, de notre culture en dépend. Si dans les cinq ans à venir nous n’avons rien fait, c’est que nous retombons dans une décadence implacable qui nous ravalera au rang de barbares. C’est que nous aurons admis comme certain, notre incapacité à préserver les espérances naturelles que le peuple soit légitimement en droit d’exiger du législateur. Quel aveu d’impuissance il nous faudra alors reconnaître ! Quel échec ! Qui pourra supporter le regard de ces enfants là ?

 

J’en appelle à toutes les autorités, elles doivent se laisser émouvoir et réagir favorablement en se dégageant de toute inféodation idéologique. Un enfant vaut mieux que cela, il est la fortune de l’humanité.

crucifixion. Détail

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